vendredi 1 juillet 2011

On dessaoule du vin de la jeunesse, un beau matin on se lève avec la tête sous les gravats des châteaux en Espagne de nos seize ans, on tire une gueule de bois aussi longue que la liste méthodique des fantasmes divers et variés que l’on s’est juré d’assouvir un jour, ou l’autre.

Et tout ça au tintamarre strident d’un réveil qui sonne l’heure venue de faire des choix.

C’est indéniable, les grands le disent et ils parlent en connaissance de cause, c’est ce qui fait ce qu’ils sont.

Ils font : « petits »

« Écoute »

« Ha ! Tais toi, va ! Ouvre tes oreilles ! »

Et ils tranchent, coupent dans le tas, fracassent les choses 

Assurément, ils avancent

Que TOUT CA, ça n’est QUE…

Et que de TOUTE FACON, il n’y a QUE…

« Crois moi, faire ses choix dans la vie, y a que comme ça que tu arriveras hein…

… prends toi pas les pieds dans les marasmes d’un dilemme, je te l’aurais dit,

Si tu t’enfonces dans les entrailles de l’Univers, tu t’en vas t’asphyxier la boite à penser, hein ! »

« Fais comme moi va ! »

« Fais comme moi,

Mets un coup de tête dans le Grand Tout,

 Fous y sur la gueule à la force des choses, avec des « jamais » et autres « pour toujours »

En te tenant droit sur tes gambettes, fier guerrier aux avants postes de la philosophie,

Avec quelque chose sous la tunique ! »

Avec quelques choses sous la tunique,

Mais, petit, tes agissements ne vaudront pas plus que les tergiversations aériennes d’une mouche sur le cul d’un âne.  Je le sais maintenant.

Mon cerveau monothéiste à moi, d’occidental banal, ne cherche qu’à faire des petits tas de tout pour y coller de jolis étiquettes, c’est seulement pour ça que je parle

Capable de distinguer le blanc du noir, mais pas les dégradés.

L’existence si l’on pense l’avoir comprise, si on se targue d’en avoir trouvé le sens, on ne fait jamais que définir une énième méthode pour s’y « retrouver », parmi toutes celles qui dégueulent déjà du  catalogue multimillénaire de nos civilisations.

La vérité vraie elle n’existe qu’à l’échelle du feu qui brûle,

 De l’eau qui mouille,

 Du cuicui qui pioupioute 

 Mais pas à celle d’un syndicat de bons dieux gouvernant l’Univers, ou chez les grands textes pondus par de petits hommes névrosés.

J’ai le droit de te dire tout ça, j’ai l’âge, et je n’ai d’ailleurs que ça pour moi en soit

Tu sais, dessaouler du pinard de la jeunesse, les gravats des châteaux ibériques de la puberté, tout ça…grandir…

Tu te déniaise en fait, et pour devenir un vieux con,

Pouvoir dire en toute légitimité à ceux qui prennent la relève, que dans la vie il faut faire des choix.